Collégiale, une restauration nécessaire et exemplaire
La Collégiale constitue le témoignage le plus remarquable de l’histoire de Sérignan, mais elle est également un lieu de culte toujours très actif, un chef-d’œuvre architectural reconnu de tous les Sérignanais, croyants et laïques, un élément patrimonial culturel et social encore fondamental dans la vie locale. Son classement au titre des monuments historiques dès 1907 témoigne de l’intérêt remarquable suscité par cet édifice. La ville a mis en œuvre un important programme de restauration s’échelonnant en plusieurs phases permettant de consolider la structure, réhabiliter le mobilier, restaurer les toiles remarquables et améliorer le confort d’accueil dans le bâtiment et son environnement. Retour sur les réalisations de la ville depuis 2008. Bâtie à partir du XIIIe siècle, la construction de la Collégiale va s’échelonner jusqu’au XVIe par l’édification de la flèche emblématique de 43 mètres de haut. Le bâtiment est une véritable prouesse technique qui a fait appel à des talents de toute l’Europe et a nécessité des moyens colossaux. La construction d’un tel édifice au XIIIe siècle peut s’apparenter à celle d’un Airbus A380 de nos jours tant le défi technique est grand. La restauration d’un édifice aussi complexe prend donc du temps et nécessite des moyens humains et financiers conséquents.
Depuis 2008, près de 700 000 € ont été investis et cofinancés par les services de l’État pour rendre l’éclat originel de ce bijou d’architecture. L’entretien structurel de la Collégiale, de son environnement (parking), de son mobilier (tableaux, lustres, statues…) et de son confort d’accueil est une priorité dans la politique patrimoniale de la ville. Après la consolidation du chœur, le dernier chantier s’articulera autour de la restauration de trois baies au niveau du chevet, le nettoyage du clocher, le changement du paratonnerre et l’installation d’un grillage en cuivre pour empêcher l’accès aux pigeons et leurs déjections acides.
Chauffage et environnement de la Collégiale
Depuis 2008, dix parasols chauffants électriques ont été installés dans la Collégiale en remplacement de l’ancien système peu adapté à ce type de monument. Le processus s’inscrit dans la droite lignée de restauration et de préservation de la Collégiale en privilégiant un système de chauffage efficace et sécurisé pour l’édifice et le mobilier. En parallèle, des travaux ont été réalisés avec notamment la création du trottoir d’accès au souvenir du Père Courtet, des aménagements du presbytère et la création d’un parking permettant de faciliter l’accessibilité du lieu.
Inventaire et restauration du mobilier
En 2011, l’inventaire du mobilier était une étape primordiale pour mettre en lumière les éléments remarquables méritant une restauration et une valorisation. C’est ainsi que la ville a retrouvé ses anciennes statues dans un coin de la Collégiale. Elle les a fait expertiser en même temps que le lustre. Cette démarche a permis de faire inscrire le lustre XIXe et les trois statues XVIIe au titre des monuments historiques. La ville a décidé de les positionner à l’entrée du bas-côté Nord, contre le mur de la Sacristie annexe où elles peuvent être appréciées, à l’abri du vol et des dégradations.
Deux toiles ont été également mises en lumière et restaurées en 2014. L’éducation de la Vierge œuvre attribuée à Jacques Gamelin et Saint Roch et les pestiférés, œuvre peinte attribuée à Déjean. Les deux toiles inscrites au titre des monuments historiques ont bénéficié d’une restauration par l’atelier Amoroso Waldeis installé à Avignon. Ce long travail minutieux a permis de redonner l’éclat originel et de répondre à des urgences de conservation. Le résultat est spectaculaire et donne une nouvelle dimension aux œuvres. Le chantier mis en œuvre par la commune a été soutenu financièrement par l’État.
Le bâti et la consolidation de la structure
Des travaux plus spectaculaires ont été réalisés dont la rénovation de la toiture protégeant l’intégrité du bâtiment.
Cette opération, qui est une partie de la 4e tranche de la remise en état de l’ensemble de l’édifice, était rendue indispensable pour protéger l’intégrité du bâtiment.
Le chantier a débuté en février 2013 par l’édification d’un échafaudage à la mesure de la bâtisse et comportant tous les éléments de sécurité nécessaires et obligatoires.
Après la dépose des tuiles abîmées (datant du milieu du XVIIIe) et le changement des poutres dégradées par des insectes, la toiture a pu retrouver sa prime jeunesse et son étanchéité. Cette restauration a permis de mettre en évidence les erreurs structurelles d’une rénovation ancienne. Le travail sur un tel édifice ne s’improvise pas et il faut compter sur l’expertise des entreprises spécialisées et du temps pour garantir une restauration optimale. Rien n’est laissé au hasard par la ville et les services de l’État pour préserver cet édifice incontournable du patrimoine local.
Récemment, Monsieur le curé a alerté les responsables de la ville suite à des chutes de pierres dans le chœur de la Collégiale. Monsieur le Maire a demandé au directeur des Services techniques de consulter en urgence les Services compétents des Monuments Historiques afin qu’ils établissent un diagnostic de l’état des fissures et qu’ils estiment la nécessité de réaliser ou non des travaux en urgence. A l’issue de leur visite, les spécialistes ont recommandé la mise en place d’un dispositif de barrières dans le chœur pour en interdire l’accès. Cette inspection a montré que le fragment de pierre tombé provient d’une moulure décorative, proche d’une fissure au droit de la baie. L’étude de Dominique Larpin, architecte en chef des Monuments Historiques, qui sert de base à la programmation de la restauration, prévoit des travaux de renforcement à caractère définitif. Le chantier débute en janvier pour consolider cet édifice majeur du patrimoine Sérignanais.
Ainsi depuis 2008, des travaux coûteux sont régulièrement phasés et supervisés par les techniciens des Monuments Historiques afin de rendre l’éclat particulier de ce joyau d’architecture et de prouesse technique.
Un éclairage original a aussi été mis e
n place pour valoriser la façade et le clocher emblématique. D’autres projets verront le jour très prochainement dans cette même dynamique.
Le point de vue particulier qu’offre la passerelle sur la Collégiale est aussi, par ricochet, un facteur qui tend à offrir une visibilité supplémentaire à ce lieu incontournable.
Ce nouveau point d’entrée du village permet d’accueillir les touristes et les riverains en leur offrant un panorama pittoresque qui ne laisse personne indifférent.
Dans cette même démarche, la requalification des rives de l’Orb permettra de développer une forme de tourisme fluvial qui encouragera le public à découvrir toute la richesse du patrimoine sérignanais. C’est un véritable écrin naturel que dominera la Collégiale et invitera à la promenade.
Un parcours avec des panneaux d’interprétation du patrimoine devrait voir le jour très prochainement, permettant de créer du lien entre les lieux remarquables du village.
La préservation et la valorisation de la Collégiale sont des aspects fondamentaux de la politique patrimoniale de la ville. Mais cette démarche ne s’arrête pas là.
En effet, depuis plusieurs années, c’est une véritable stratégie de valorisation du patrimoine qui est mis en œuvre. La création de documents touristiques, valorisant l’histoire et l’architecture de la Collégiale, l’installation de panneaux d’interprétation, l’organisation de visites guidées régulières et le programme d’animations mis en œuvre par l’association des amis de l’orgue et l’Apapec tend à transmettre la passion pour ce lieu de mémoire emblématique.
De nombreux acteurs institutionnels, associatifs et professionnels de la culture animent ce lieu à l’année et il faut compter aussi sur le dynamisme de Monsieur le Curé qui met un point d’honneur à défendre ce fabuleux héritage qui fait la fierté du village.