La Collégiale Notre Dame de Grâce constitue le témoignage le plus remarquable de l’histoire de Sérignan, mais elle est également un lieu de culte toujours très actif, un chef-d’œuvre architectural reconnu de tous les Sérignanais, croyants et laïques, un élément patrimonial culturel et social encore fondamental dans la vie locale.

Son classement au titre des monuments historiques dès 1907 témoigne de l’intérêt remarquable suscité par cet édifice.

Bâtie à partir du XIIIe siècle, la construction de la Collégiale va s’échelonner jusqu’au XVIIe siècle.

Histoire
La première mention de l’église Sainte-Marie de Sérignan apparaît en 990. Prieuré de l’abbaye de Saint-Thibéry mentionné en 1218, elle est instituée église de pèlerinage des  »Peregrinatores minores » en 1229. L’église était desservie par un chapitre collégial. Elle fut reconstruite en plusieurs étapes à partir de 1229, à partir des vestiges romans de la première église. Le chœur révèle la présence d’un atelier français dans cette partie de la construction et la reproduction d’un véritable modèle importé. Elle fut dotée d’éléments défensifs à la fin du XVIe siècle et le clocher fut couvert d’une flèche en pierre au XVIIe. Une fausse voûte en briques fut construite en 1865 sur la nef centrale. Lorsqu’elle s’effondra en 1962, la charpente peinte d’origine apparut et elle fut entièrement restaurée d’après les modèles anciens.

La Collégiale Notre Dame De Grâce - Vue extérieure

Description
Église à trois vaisseaux de cinq travées, sans transept. Le chœur est composé d’ une travée droite et d’une abside à sept pans. Les bas-côtés sont terminés par une absidiole polygonale. Le bas-côté sud, voûté d’ ogives, est terminé par une absidiole voûtée en cul de four, qui fut ornée de tores pour la mettre au goût du jour. Les bas-côtés sont voûtés d’ogives qui se croisent sans clef. Les chapiteaux sont ornés de registres de feuilles et de crochets gothiques. L’absidiole nord est voûtée d’ogives et rend compte de l’ évolution des travaux. Les lignes verticales matérialisées par les faisceaux de colonnettes et les remplages aveugles traduisent l’ élan vers le haut. Le chevet est épaulé par des contreforts très saillants ornés de trois registres de colonnettes à chapiteaux. La nef centrale, dernière campagne de travaux, fut couverte par une charpente apparente peinte sur arcs diaphragmes.

Les chapelles
La Collégiale possède en tout 10 chapelles. Six d’entre elles ouvrent directement sur les bas-côtés prolongés par les chapelles des 2 absidioles. Deux chapelles plus petits viennent flanquer latéralement le chœur sur ses côtés nord et sud. Parmi toutes ces chapelles, seules sept d’entre elles sont consacrées au culte. Successivement on trouve au nord en partant de l’entrée, la chapelle des morts, la chapelle St Joseph et celle de l’absidiole nord. Au sud se situent dans le même ordre, la chapelle de St Guillaume Courtet, puis celle des fonds-baptismaux, et enfin la chapelle du Sacré-Cœur.

Collégiale Plan
Collégiale Vitraux
Collégiale Charpente
Collégiale Bénitier

Les tribunes
la 1ère travée de chacune des trois nefs est dotée d’une tribune. La tribune centrale sert de support au grand orgue, mis en place en 1975. cette tribune comme les deux qui lui sont latérales, possède une ossature métallique dissimulée par un faux plafond. La tribune latérale de droite surplombe la première travée du bas-côté nord. La tribune latérale de gauche, actuellement sans affectation, reste comme pour les autres tribunes, inaccessible au public. On note que la garde-corps de l’ensemble de ces trois tribunes, est décoré des panneaux de l’ancien chemin de croix du XIXe siècle, panneaux situés autrefois sur les 8 piliers de la nef.

Les vitraux
Ouverte par sept hautes fenêtres à meneaux, l’abside présente un ensemble de vitraux réalisés par les ateliers de Mauvernay et posés en 1879. Chaque vitrail est divisé en deux parties, le haut et la base, représentant des cènes différentes ayant trait directement ou non à la Vierge, patronne de la Collégiale. Les chapelles. La chapelle de l’absidiale droite, dédiée à St Pierre, présente un vitrail le faisant apparaître en sa qualité de saint patron des pêcheurs, rappelant que Sérignan était, il y a encore peu de temps, port de pêche. L’absidiale de gauche présente deux vitraux de facture récente présentant l’un La Vierge, avec l’inscription Ave Maris Stella (étoile de Mer), sauvegarde des marins du port de Sérignan, l’autre St-Roch.

Les détails remarquables

• Le bénitier est d’origine wisigothe.

• La forme en croix de l’église constituée par la nef centrale et le transept, serait de style inclino capite, c’est-à-dire reprenant la forme du Christ en croix, la tête penchée sur la droite, créant ainsi un décalage entre l’axe de l’allée centrale et celui du chœur.

• La petite trappe devant le chœur permet d’accéder aux sépultures des chanoines de la Collégiale. Ils seraient près de 40 à être enterrés dans l’église.

• Au-dessus de la porte droite de la façade, on distingue une scène sculptée avec la Vierge dont l’effigie est cassée au niveau de la tête.

• Dans la décoration du plafond de la nef, les coquilles St-Jacques rappellent le passage des pélerins à Sérignan lors de leur périple vers la Galice.

Source : Étude préalable à la restauration de la Collégiale Notre Dame de Grâce de D. Larpin, le livre  »Sérignan en languedoc, terre méditerranéenne ».

Site Internet : www.patrimoine-de-france.org