L’exposition de Nathalie Du Pasquier, Campo Di Marte, marque par la proximité qu’elle crée avec le public. L’artiste entame un dialogue avec le regardant en lui proposant un petit guide qui ponctue l’expérience de l’exposition. Souvenirs, anecdotes, concepts, états d’âme, Nathalie Du Pasquier rend accessible le parcours et nous parle directement, simplement, sans nous noyer dans une dialectique académique souvent nébuleuse. Le texte est écrit en partie à la main comme des notes d’un carnet de voyage nous invitant à tutoyer les œuvres et à marcher dans les pas de l’artiste. L’exposition nous emporte dans un autre monde et c’est là que la magie de l’art opère. Nous avons du mal à reconnaître le musée tant son architecture semble avoir été remodelée et ses espaces redéployés. Plus de 150 œuvres réalisées entre 1980 et aujourd’hui composent cette exposition inédite en collaboration avec le MACRO de Rome. Nous sommes happés par les installations qui nous proposent bien plus qu’une expérience esthétique. Nous rentrons directement dans les œuvres et prenons part à l’exposition comme un rouage animant sa mécanique. L’art n’est rien sans le regard qu’on lui porte. Nathalie Du Pasquier crée des espaces à vivre, à expérimenter. Cabines, sculptures, gravures, dessins, toiles, céramiques, textures visuelles, l’art fourmille dans tous les sens et ne se laisse pas enfermer dans des cadres, des frontières ou des mots. Cette liberté anime Nathalie Du Pasquier depuis les années 80, elle qui a commencé à travailler dans le design, dessinant des meubles et objets avant de se plonger dans la peinture. L’artiste croise les styles, alterne figuration et abstraction, nature morte et géométries, mixe les époques, les supports et nous offre des rébus visuels que nous cherchons à percer. Art africain, muralisme mexicain, abstraction géométrique, références classiques à l’Histoire de l’art, Nathalie Du Pasquier nous entraîne avec elle dans son univers riche, nourri de ses rencontres et chocs esthétiques. Cette grande exposition inédite est remarquable car elle mise sur l’expérience sensible du spectateur. Elle fait le pont, bouscule, bouleverse et nous prouve que l’art contemporain est à la portée de tous.

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